Archives par étiquette : Normalisation

« rendez-vous foireux, faux-semblants, normalisations forcées… »

J’ai eu besoin du rsa durant un temps lors du début de mes 2 installations agricoles, du fait que pour tirer revenu d’une activité agricole « particulière », il m’a fallu un certain temps… Les 2 premières années, outre l’installation, j’ai eu des soucis avec mes vaches. Concrètement, on a dû tuer 2 jeunes vaches à 2 années d’intervalle… Or, sur un petit troupeau de 4, 5 mères ça fait beaucoup ! Donc, pendant ce temps, on a demandé le rsa et même s’il m’a fallu me rendre à quelques rendez-vous « obligatoires », à l’époque, la personne du Conseil Général était très compréhensive et m’a soutenu… même si elle disait que pour le département, le rsa n’était pas une solution pérenne, dans le sens où il n’était pas fait pour soutenir des installations bancales ! Je suis perplexe quant à ce discours : aujourd’hui, qu’est-ce qu’une installation agricole non bancale ? que gagne la majorité des agriculteurs ? et surtout avec quelle dépendance vis à vis des instances étatiques et européennes ? qu’est-ce qu’un rsa vis à vis des subventions de la pac ? il y a 3 ou 4 ans, et cela a dû certainement augmenter, la moyenne des primes PAC en Ariège était de plus de 20 000 € par exploitation !!!! Alors, avec ça en tête, comment ne pas être en colère contre les discours qui tendent à culpabiliser les personnes qui, pour s’en sortir tant bien que mal avec leur ferme sont obligées de passer par la case rsa… et c’est souvent ces personnes qui sont exclus des bonnes terres, des hectares en pagaille et des primes qui vont avec ! Donc le RSA m’a aidé et je suis aussi satisfait de ne plus y avoir recours ! J’ai toujours souhaité être indépendant des institutions…et surtout des obligations qui vont avec : rendez-vous foireux, faux-semblants, normalisations forcées, etc… Une petite parenthèse au sujet des primes et du rsa : les primes imposent une conditionnalité à leur obtention, un parcours administratif du combattant (dossier désormais informatisé et complexe) et donc, et c’est leur objectif, imposent des pratiques, des choix et une certaine normalisation agricole… alors que le rsa, au départ, est là pour celles et ceux qui ne s’en sortent pas économiquement et devrait donc être versé sans contrepartie… ce pourrait (ou devrait) donc presque être un moyen de se réapproprier l’agriculture, en marge des injonctions de rentabilité perpétuelles.