« Je me dis parfois qu’il serait plus simple de ne pas travailler du tout »

Je donne des cours dans le domaine du bien-être avec le statut d’auto-entrepreneur. C’est gratifiant car les gens sont très reconnaissants pour le bien que ça leur procure, dans leur corps mais aussi leur mental. Étant donné le contexte politique, social et sanitaire, le besoin de se détendre, de se ressourcer, de calmer les angoisses, de retrouver de la joie et de la tranquillité, est de plus en plus pressant…

J’ai perçu le RSA la deuxième année d’exercice de mon auto-entreprise (suite à un divorce), cela m’a permis de poursuivre cette activité et, à partir de la troisième année, elle a commencé à être viable. Ce qui m’amène à la conclusion que, sans le RSA, j’aurais effectivement dû trouver un travail alimentaire. Cela ne m’aurait laissé ni le temps ni l’énergie de donner ces cours de yoga qui, à mes yeux, œuvrent pour le bien commun.
Face à la pénurie d’emplois, je mets beaucoup d’énergie à créer mon propre job ; mais lorsque je suis confrontée aux aberrations administratives, je me sens tellement découragée que je me dis parfois qu’il serait plus simple de ne pas travailler du tout !
Lors de l’entretien avec Acor en août dernier, puis septembre, on m’a demandé de signer un contrat m’engageant à avoir un chiffre d’affaires stable de mois en mois, ou bien en progression constante (au choix). Or, comme je l’ai expliqué à la personne d’Acor, un chiffre d’affaires n’est pas un salaire et ne saurait être constant, surtout quand il y a un aspect saisonnier. Cela me paraît d’autant plus décalé par rapport à la réalité que, si j’ai perçu le RSA pendant 3 mois en cette année 2020, c’est à cause du (premier) confinement… Cette personne m’a répondu : « on n’est pas là pour financer les entreprises ». Cela a au moins le mérite d’être clair… Et « si vous n’arrivez pas à tenir ces objectifs, il faudra prendre un travail alimentaire ». Cela équivaut à radier d’office tous les auto-entrepreneurs du dispositif du RSA. Vaudrait-il mieux aller grossir les rangs des chômeurs ?