Toujours plus de flicage à Pole Emploi

Pour tenter de baisser les « chiffres » du chômage, le plus simple c’est encore de fliquer et radier les chômeurs. Du coup, le gouvernement a étendu, en décembre, l’accès à de nouveaux fichiers concernant votre vie privée par Pole emploi. Après le fichier Ficoba, recensant les titulaires des comptes bancaires, ou Patrim, listant les biens immobiliers, les agents-controleurs ont dorénavant un droit de regard non plus seulement sur les comptes bancaires des allocataires mais aussi sur les opérations que ceux-ci y effectuent. Pôle emploi se voit même confier le pouvoir de demander les relevée téléphoniques de leurs allocataires auprès des opérateurs (Jusque là, seuls les allocataires de la CAF avaient droits à de telles faveurs). Et tant qu’à faire, ils pourront aussi accéder au fichier des assurances-vie (Ficovie)…Sachant qu’il y aurait 18 000 cas de fraudes par ans pour… 2,4 millions de personnes indemnisées. Soit 212 millions de préjudices, à mettre en relief avec les 15 milliards de la fraude sur la TVA, par exemple…

En revanche, lorsqu’un employé Pole emploi s’acharne à faire valoir leurs droits aux chômeurs, il se fait licencier. Il faut dire qu’en l’occurrence, Yann Gaudin est allé jusqu’à affirmer publiquement que Pole emploi n’indemnisait pas des allocataires (qui y avaient pourtant droit) non pas par erreur, mais tout à fait sciemment. De la fraude, en sommes.
Il estime qu’il aurait permis le versement de 200 000 euros d’indemnités aux usagers pour lesquels il est intervenu, avant d’être licencié (L’humanité, juillet 2020). Licenciement qu’il conteste aux prudhommes. On vous recommande vivement son blog, « Pole emploi: le droit de savoir » (https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog)